TRADUZIONE DAL FRANCESE DEI RAGAZZI
DELLA IVAs E IVFl
TESTO ORIGINALE:
La municipalité de Chartierville
: Élus et citoyens au coeur de la mobilisation!
Chartierville est une
magnifique municipalité frontalière, à la limite sud-est de la MRC du
Haut-Saint-François.
Entouré par les montagnes, ce territoire héberge la « fameuse » côte
magnétique, un centre d’interprétation d’une ancienne mine d’or exploitée au
siècle dernier, ainsi que le
début des Sentiers
frontaliers, un réseau de sentiers pédestres de 135 km se raccordant à la
Cohos Trail et à l’Appalachian
Trail.
Malgré toute sa
splendeur, la municipalité de Chartierville est en déclin. Elle compte
actuellement 303
habitants (Gouvernement du Québec, 2013). Loin des pôles attractifs de
la région et plutôt
démunie en services, la population est en chute libre. Avec un âge
médian de 54,4 ans,
un fort taux de décroissance (-22 %) entre 2009 et 2013, une
population de plus en
plus vieillissante (67 % de la population est âgée de 45 ans et plus),
on peut légitimement
ressentir un malaise en songeant à l’avenir d’une communauté tissée
par le temps, les
traditions, l’entraide et les liens de fratrie. Cette cohésion sociale pourrait
fort bien céder la
place à une agglomération diffuse, plus ou moins abstraite, de
propriétaires
fonciers n’ayant en commun que l’unique fait de vivre sur le même territoire.
L’arrivée d’un nouveau conseil municipal
Les membres des
derniers conseils municipaux avaient une vision conservatrice du rôle des
élus municipaux, se
limitant à la gestion des travaux essentiels, avec une préoccupation
importante pour
contrer toute augmentation possible des taxes municipales. L’avant-dernier
conseil municipal
avait amorcé certains changements, mais ceux-ci n’étaient pas faciles à
faire accepter. Ce
conservatisme a eu pour résultat de décourager les initiatives citoyennes,
certaines tentatives
passées ayant été rejetées du revers de la main par les élus de l’époque.
À l’automne 2009, la
démobilisation était à son comble : aucun Chartiervillois ne se porte
candidat aux
élections municipales de novembre. La perspective d’une mise en tutelle de la
municipalité agit
comme un électrochoc dans la communauté; les réseaux sociaux
traditionnels
s’ouvrent et des néo-ruraux, jusque-là considérés par plusieurs comme des
étrangers, sont
sollicités pour se porter candidat à la reprise des élections. Au final, le
conseil municipal est
entièrement formé de nouveaux élus dont cinq sur sept sont, sinon des
néo-ruraux, à tout le
moins des Chartiervillois d’adoption.
Avec l’arrivée d’un
nouveau conseil à la fin de 2009, les choses se sont mises à bouger.
Dès la première
année, grâce au Pacte rural, nous avons mis en ligne un site Web pour la
municipalité,
construit un terrain de pétanque et de croquet et aménagé une salle avec
quatre ordinateurs
qui ont servi à donner des cours d’introduction à l’utilisation des
ordinateurs à 25
citoyens; les ordinateurs servent encore aujourd’hui, surtout auprès des
jeunes de la
municipalité. De plus, le conseil municipal a rapidement mis en branle le
projet
de traitement des
eaux usées, que l’on attendait depuis longtemps et qui faisait toujours face
à une opposition
farouche de la part de certains citoyens, en raison de l’investissement
important qu’il représentait
pour la municipalité.
C’est d’ailleurs
l’apprivoisement du Pacte rural, et plus particulièrement la relation avec
l’agent rural, qui
amena la municipalité à organiser notre consultation populaire à ce sujet
le 20 août 2011, et à
utiliser subséquemment beaucoup d’autres services offerts par le
Centre local de
développement (CLD). C’est lors d’une rencontre organisée pour entendre
ce que le CLD et,
plus particulièrement le Pacte rural, pouvait faire pour nous sur le plan du
financement et du soutien
professionnel que l’agent rural nous proposa l’avenue d’une
consultation
populaire épaulée par une équipe de consultants dans le domaine du
développement des
collectivités; nous avons donc mandaté ces derniers à préparer
l’animation de la
rencontre.
La consultation populaire
Deux de nos
conseillers organisèrent donc l’événement. Une conseillère responsable des
loisirs invita la
population à une épluchette de blé d’Inde bien arrosée, tandis qu’un autre
conseiller,
harangueur par excellence, veilla à ce que les gens participent après la fête à
la
consultation dans
notre grande salle municipale. C’est environ une centaine de personnes
qui sont restées pour
la consultation; sur une population de 307 habitants à l’époque, la
salle bondée
représentait presque le tiers de la municipalité... ce n’est pas rien! Personne
autour de la table du
conseil ne se serait attendu à de tels résultats. Ce fut une journée
mémorable.
Autour de huit
tables, des agents de développement du Groupe d’accompagnement des
communautés du HSF
(GAC-HSF4) invitèrent les citoyens à rêver à leur village au futur.
La fête, jumelée à la
thématique « rêver Chartierville », a allumé une étincelle chez les
Chartiervillois. Une
synthèse de cette réflexion collective est disponible sur le site Web de
la municipalité :
www.chartierville.ca.
De manière succincte,
nous pouvons souligner le vif attachement ainsi que la fierté des
gens envers leur
municipalité. Ils souhaitaient le retour d’un minimum de services pour
4 GAC-HSF : comité
intersectoriel regroupant des agents de développement de diverses organisations
supralocales (CSSS, CLD, SADC, CJE, CDC) et un employé coordonnant la table
intersectorielle des DG des principales organisations de la MRC (CSSS, SADC,
CLD, CSHC, MRC, CJE). Ce dernier membre permet d’avoir un lien avec les DG.
L’objectif du comité
est d’accompagner les municipalités du territoire dans leur mobilisation et
leurs actions en faveur d’un développement intégré des communautés.
De même, c’est sans
surprise que nous avons constaté qu’énormément d’idées gravitaient autour du
développement récréotouristique et économique. Fait notable, plusieurs citoyens
ont mentionné qu’il était impératif que tout nouveau projet de développement n’en
vienne pas à menacer la cohésion sociale de la
municipalité; les
gens souhaitent que les nouveaux arrivants veuillent bien s’intégrer et
participer à la vie
communautaire.
L’après-consultation
Évidemment, au
lendemain d’un tel succès, les conseillers sentaient l’obligation de
répondre de leur
mieux à ces attentes nombreuses et variées. D’abord, nous avons produit
une synthèse des
propos tenus lors de la consultation du 20 août afin de mieux nous
orienter. À partir de
là, nous aurions pu passer de longs mois à peaufiner un plan directeur
où il nous aurait
fallu faire des choix et nous montrer stratégiques. Plutôt que cela, quatre
des conseillers et le
maire se mirent en action avec des citoyens sur des projets spécifiques
qui les intéressaient.
Les loisirs : Une conseillère
municipale a coordonné un comité de bénévoles qui a
entrepris, par des
activités gravitant autour des loisirs, de solidifier les liens en solidarisant
les citoyens et de
briser le mur de l’isolement. Cela a donné lieu à la construction d’un parc
pour enfants, à la
mise en place d’un jeu de badminton dans la grande salle municipale et à
une maison hantée,
fort populaire, qui a été montée pour la fête d’Halloween 2012. La
conseillère
municipale a également amorcé la production d’un journal local, le P’tit
Chartier.
Comités CIMO et côte magnétique : Un conseiller municipal a rédigé plusieurs demandes
d’aide financière
dans le but d’améliorer les infrastructures autour des deux pôles
récréotouristiques
que sont le CIMO (Centre d’interprétation de la mine d’or) et la côte
magnétique. Pour ce
mandat, il a eu l’aide de citoyens, dont certains qui avaient déjà donné
de leur temps pour la
promotion des pôles touristiques par le passé. En 2013, les
subventions demandées
pour les projets du CIMO et de l’aménagement de la côte
magnétique ont été
accordées. Grâce à l’implication généreuse des membres de ces deux
comités, une
passerelle a été construite au ruisseau Mining, après plus de 120 heures de
travaux bénévoles, et
un pavillon a été implanté à la côte magnétique, au terme de plus d’un
an de rencontres et
démarches diverses.
Comité « Chartierville, village fleuri » : Un troisième conseiller municipal, avec la
collaboration d’une
demi-douzaine de citoyennes au pouce vert, a coordonné un projet
visant à fleurir le
périmètre des bureaux municipaux ainsi que le terrain de l’église du
village.
Le maire a
travaillé sur deux fronts en collaboration avec une agente de développement:
d’un côté, il s’est
penché sur l’utilisation d’un ancien bâtiment industriel qui ne sert plus
depuis quelques
années, de l’autre, il a travaillé à la réouverture du resto-bar qui a fermé
ses
portes en 2009. C’est
également lui qui a piloté la construction d’un pavillon
multifonctionnel,
complétée en décembre 2012.
Un conseiller a pris
en main le projet d’éclairage décoratif avec des luminaires de rue
respectueux des
recommandations de l’ASTROLab du Mont-Mégantic dans le cadre de la
Réserve
internationale de ciel étoilé.
Comité Immobilier : Un autre conseiller municipal et une équipe de citoyens sont épaulés
par une conseillère
en développement du CLD pour étudier les possibilités de
développement
immobilier et récréotouristique à l’intérieur de nos contraintes actuelles de
zonage. Le zonage est
un problème de taille pour notre municipalité.
En cours de route,
unterrain auparavant pressenti comme un endroit où créer un jardin thématique a
été acquis par la municipalité dans le but d’en préserver une partie. Il s’agit
de la partie le long des
berges du ruisseau
qui le traverse, laquelle servira à faire un parc municipal; le reste servira
au développement
immobilier. La perspective de vendre des terrains à des gens qui
voudraient
éventuellement construire restait quand même incertaine. Nous sommes
géographiquement
éloignés des grands centres économiques.
Au fil des échanges,
nous avons trouvé une manière originale de penser le développement domiciliaire
au coeur de la municipalité... pourquoi ne pas engager cette dernière dans la
promotion d’une croissance
articulée autour du
développement durable? De là est apparue l’idée de créer une
coopérative
d’habitations écologiques qui viserait probablement, pour l’instant, de jeunes
retraités mûrs pour
une expérience sociale fondée sur des bases écologiques; par-ci par-là, il
y aurait également
quelques travailleurs autonomes et quelques aventuriers parmi les
jeunes. Après mûre
réflexion, nous avons décidé d’avancer résolument dans cette direction.
Qu’avons-nous appris?
Comme vous avez pu le
remarquer, le conseil a joué un rôle de premier plan, d’abord dans
la mise en marche du
changement par l’organisation de la consultation populaire, ensuite
dans la mise sur pied
et l’animation des divers comités qui ont vu le jour. La composition
atypique du conseil y
serait-elle pour quelque chose? Rappelons que ce conseil est composé
de trois néo-ruraux,
d’une rurale originaire d’ailleurs en Estrie, d’une personne avec une
trajectoire de vie
inhabituelle, et enfin de deux « gars de la place ».
D’ailleurs, ce
conseil a vite compris que pour sortir Chartierville des difficultés
vécues, il fallait certainement
beaucoup plus que de
régler un problème de zonage par-ci par-là. Le défi exigeait une
volonté plus vaste
que celle que pouvaient générer sept élus autour d’une table; il fallait
mobiliser TOUTE la
municipalité autour du projet de sauvetage. Chartierville avait besoin
de plus qu’une bonne
gestion des affaires municipales : elle avait besoin d’une vision.
Nous n’aurions pas pu
avancer si rapidement dans nos projets sans la précieuse
collaboration du
CLD-HSF. Tout d’abord, il faut mentionner notre premier contact avec cet
organisme : l’agent
rural. Tout au long du processus que nous avons entamé, il a fortement
contribué à nous
engager dans la bonne voie.
Nous avons appris à
connaître d’autres personnes-ressources du CLD peu de temps après, dont le
directeur adjoint, qui nous a donné un coup de main, particulièrement du côté
du développement économique. Il y a
aussi eu un agent
rural supplémentaire : deux personnes se sont succédées à ce poste. Enfin,
il faut mentionner
l’accompagnement fort apprécié de l’agente de développement
immobilier au sein du
comité Immobilier. Son enthousiasme et ses conseils judicieux ont
contribué à la bonne
marche du comité qu’elle sert généreusement. Sans tous ces
intervenants, où en
serions-nous aujourd’hui?
Quand on entreprend
une ou des actions à la suite d’une mobilisation populaire, il faut
savoir, la théorie le
dit, intégrer les citoyens dans la mouvance que l’on provoque. Un bel
exemple de réussite
est la manière avec laquelle un de nos conseillers municipaux allait
chercher les gens
pour les impliquer. Il leur parlait, il allait faire des promenades avec eux...
bref, il usait de son
entregent. Dans d’autres comités, le processus de travail d’équipe était
parfois plus
difficile.
Les gens ont leur
culture, leur mode de fonctionnement, leur hiérarchie sociale, et parfois une
aversion pour l’expertise qui vient d’ailleurs. Il a fallu, au moins à une
occasion, céder à la culture locale, quitte à en arriver à un projet moins
grandiose, mais à la satisfaction des citoyens impliqués. Certains comités,
particulièrement
le comité Immobilier et
le comité pour les installations récréotouristiques, font face à une
opposition plus
appuyée de citoyens et de conseillers municipaux plus conservateurs sur le
plan de la gestion
financière de la municipalité.
La mobilisation et
ses activités subséquentes suscitent leur lot de critiques, de défaitisme et
de résistance au
changement. L’idée de passer rapidement à l’action aura peut-être servi,
dans notre cas, à
montrer qu’il est possible de faire des choses et d’en retirer une certaine
fierté. La foi viendra
plus tard. Une autre belle réussite dont les membres du conseil
municipal sont fiers,
c’est d’avoir ramené certains citoyens à une implication active après
une période de
découragement et de défaitisme.
Après un an et demi
d’action, il faudra s’arrêter pour repenser à la finalité que nous
aimerions donner à
nos actions. C’est ce à quoi nous invite l’agente rurale qui vient de
déposer son «
Diagnostic sur la diversification et le développement économique ». Elle
suggère, tout en
n’écartant pas d’autres avenues, de penser à une stratégie de
développement autour
de l’idée-force du comité Immobilier, qu’elle appuie à son tour : le
projet de coopérative
d’habitations écologiques; elle nous invite à penser nos gestes en
congruence avec le
développement de ce projet innovant.
Finalement, revenons
sur l’orientation de notre développement prochain. Après avoir
tourné nos forces et
nos faiblesses de tout bord et de tout côté, après s’être creusé la tête
pour adopter des
stratégies susceptibles d’attirer de nouveaux arrivants, de nouvelles
familles, de nouveaux
commerces, et j’en passe, le comité Immobilier a considéré la
création d’une
coopérative, et pas n’importe laquelle!
Soyons francs... dans
les premières rencontres où il a été question de cette voie vraiment non
traditionnelle, plusieurs membres du comité, pris de court, étaient perplexes,
hésitants et incertains. Il aura fallu un certain
temps pour construire
un « enthousiasme » qui est maintenant partagé par tous. Avons-nous
respecté ce que
souhaitait la population? Certains auront peut-être de la difficulté à s’y
reconnaître; ce
projet est franchement innovant. L’agente rurale a fait valoir qu’à partir de
l’émergence de la
coopérative surgiront naturellement les services périphériques que les
gens souhaitent : un
petit café, un resto peut-être, une boulangerie artisanale, on le souhaite,
et puis un magasin
d’alimentation biologique.
Subséquemment,
une industrie récréotouristique « compatible » avec cette nouvelle
réalité pourrait se développer ainsi qu’une amorce de production
agroalimentaire locale. Évidemment, tout aura une « teinte »
écolo. Le défi est
doublement de taille, puisque nous sommes actuellement 303 habitants.
Tout développement
d’importance aura un effet plus marqué chez nous qu’ailleurs. Il sera
essentiel, si nous
choisissons cette voie innovante, de ne pas oublier des principes comme
l’inclusion, la
culture locale, la capacité d’intégration, les réseaux (qui ne seront plus
forcément familiaux)
et le sentiment d’appartenance.
Une partie importante
des citoyens ont déjà démontré une vigilance marquée pour la
protection de ce qui
caractérise Chartierville : ses paysages à couper le souffle et la
quiétude qu’on y
trouve. De l’avis de plusieurs, il est possible de préserver cette richesse
sans freiner le
développement de la municipalité. Concrètement, cette préoccupation s’est
fait sentir par
l’expression d’une grande prudence de la part de citoyens autant que de
certains conseillers
municipaux face à des projets comme l’implantation d’éoliennes et le
développement d’un
sentier provincial de VTT sur le territoire de Chartierville.
Cette voie de
développement « verte », si elle est acceptée par le conseil, n’est que la
première étape dans
un long processus avec son lot probable d’embûches. Allons-nous
réussir à maintenir
la mobilisation citoyenne autour d’un tel projet? Allons-nous avoir les
ressources humaines
et financières nécessaires à la réalisation de nos ambitions? Nous
sommes une si petite
municipalité... avec de si petits moyens.
Nous miserons, pour
nous aider en cours de route, sur trois facteurs importants :
· l’enthousiasme des citoyens qui
s’impliquent;
· l’originalité du projet : l’idée d’une coopérative
d’habitations écologiques comme moteur de développement nous semble une
excellente façon de faciliter l’accessibilité à un mode de vie enviable;
· l’appui de ressources professionnelles qui
continueront, nous le souhaitons, à nous soutenir tout au long de notre rêve
ambitieux.
TRADUZIONE:
ll Comune di Chartierville: rappresentanti del Comune e cittadini
in piena
mobilitazione!
Chartierville è un magnifico comune alla frontiera sud-est della
MRC (Municipalité
Régionale de Comté)
dell'Haut-St.-François. Circondato dalle montagne, questo
territorio ospita, oltre alla famosa côte magnétique, un Centre d'interprétation di un'ex miniera
d'oro attiva fino al secolo scorso e il tratto iniziale dei
cosiddetti Sentieri di
confine, un
percorso pedestre di 135 Km., che si collega alla Cohos Trail e
all'
Appalachian Trail.
Malgrado tutto il suo splendore, il Comune di Chartierville è in
declino. Attualmente,
conta 303 abitanti (Governo del Québec, 2013). Lontana dai poli
d'attrazione della
regione e sprovvista di servizi, la popolazione è in forte crollo
demografico. Con un'età
media di 54,4 anni, un alto tasso di decrescita (-22%) fra il 2009
e il 2013, una
popolazione che invecchia sempre di più (il 67% della popolazione
ha dai 45 anni in su),
ci si può legittimamente preoccupare per il futuro di una comunità
che è stata forgiata
dal tempo, dalle tradizioni, dall'aiuto reciproco e dai legami di
famiglia. Questa
comunità basata sulla coesione sociale potrebbe facilmente
trasformarsi in un
agglomerato diffuso più o meno astratto di proprietari terrieri
uniti dal solo fatto di
vivere sullo stesso territorio.
La nascita di un nuovo Consiglio Comunale
I rappresentanti degli ultimi Consigli Municipali avevano una
visione conservatrice del
loro ruolo e si limitavano a svolgere i lavori essenziali,
preoccupandosi soprattutto di
contenere ogni possibile aumento delle tasse comunali. Il
penultimo Consiglio Comunale
aveva avviato alcuni cambiamenti, che non erano però stati
facilmente accettati.
Questo conservatorismo ha avuto come unico risultato quello di
scoraggiare le iniziative
dei cittadini, poiché in passato alcuni tentativi erano stati
cancellati con un colpo di
spugna dai rappresentanti dell'epoca.
Nell'autunno 2009, la smobilitazione aveva raggiunto il suo apice:
nessun abitante di
Chartierville si candida alle elezioni comunali di novembre. La
prospettiva di un
commissariamento del Comune ha sulla comunità l'effetto di un
elettrochoc; i social
network tradizionali si aprono e dei neo-rurali che fino ad allora
molti avevano
considerato come degli stranieri sono sollecitati a candidarsi
alla ripresa delle elezioni.
Alla fine, il Consiglio Comunale è interamente formato da nuovi
rappresentanti, di cui 5
su 7 sono, se non proprio dei neo-rurali, almeno degli abitanti
d'adozione di
Chartierville.
Con l'insediamento di un nuovo Consiglio Comunale alla fine del
2009, le cose hanno
iniziato a cambiare. Fin dal primo anno, grazie al Patto rurale, è stato
messo in rete un
sito web per il Comune, è stato costruito un campo da bocce e uno
da cricket ed è stata
allestita una sala con 4 computer per dei corsi di
alfabetizzazione informatica rivolti a
25 cittadini; i computer sono utilizzati ancora oggi da giovani
abitanti del Comune.
Inoltre, il Consiglio Comunale ha prontamente rimesso in moto il
progetto di trattamento
delle acque di scarico, che era atteso da molto tempo e che era
sempre stato
fortemente osteggiato da parte di alcuni cittadini, per via dei
costi importanti che esso
avrebbe rappresentato per il Comune.
Del resto, è grazie al Patto rurale ed in particolare al rapporto
con l'agente rurale che il
Comune riuscì ad organizzare il 20 agosto 2011 la nostra
consultazione popolare e a
utilizzare di conseguenza molti altri servizi forniti dal CLD
(Centro Locale di Sviluppo).
Fu in occasione di un incontro organizzato per verificare ciò che
il CLD e più in
particolare il Patto rurale potevano fare per noi sul piano del
finanziamento e del
supporto professionale, che l'agente rurale ci propose la
realizzazione di una
consultazione popolare spalleggiata da un'équipe di consulenti che
lavorano nell'ambito
dello sviluppo delle collettività; abbiamo quindi incaricato
questi ultimi di organizzare
l'incontro.
La consultazione popolare
Furono quindi due nostri consiglieri ad organizzare l'evento. Una
consigliera responsabile
del tempo libero invitò la popolazione ad una festa accompagnata
da un gran bevuta, in
occasione della raccolta del granturco; un altro consigliere
invece, abile parlatore, fece
in modo che, dopo la festa, le persone partecipassero alla
consultazione nella nostra
grande sala comunale. Per la consultazione, si fermò all'incirca
un centinaio di persone;
su una popolazione che all'epoca era di 307 abitanti, la sala
strapiena rappresentava
quasi un terzo del Comune... e non è poco! Nessun consigliere si
sarebbe aspettato un
tale risultato. Fu una giornata memorabile.
Attorno a otto tavoli, degli agenti di sviluppo del Gruppo di
accompagnamento delle
Comunità dell'HSF (GAC-HSF4) invitarono i cittadini a immaginare
il loro paese nel
futuro.
La festa, gemellata con il tema “immaginare Chartierville”, ha
acceso una scintilla negli
abitanti. Sul sito web del Comune www.chartierville.ca
è disponibile una sintesi di
questa riflessione collettiva.
In sintesi, possiamo sottolineare il forte attaccamento e la
fierezza della gente nei
confronti del proprio comune. I cittadini desideravano il ritorno
di un minimo di servizi
per 4 GAC-HSF : un comitato intersettoriale che raggruppasse
agenti di sviluppo di
diverse organizzazioni sovra-locali (CSSS, CLD, SADC, CJE, CDC) –
e un impiegato che
coordinasse la tavola rotonda intersettoriale dei Direttori
Generali delle principali
organizzazioni della MRC (CSSS, SADC,CLD, CSHC, MRC, CJE).
Quest'ultimo permette di
mantenere un rapporto con i Direttori Generali.
L'obiettivo del comitato è quello di accompagnare i comuni del
territorio nella loro
mobilitazione e nelle loro azioni a favore di uno sviluppo
integrato delle comunità.
Inoltre, non siamo stati stupiti nel constatare che molte idee
gravitavano attorno allo
sviluppo del settore turistico-ricreativo e di quello economico.
Fatto degno di nota,
molti cittadini hanno puntualizzato che ogni nuovo progetto di
sviluppo non avrebbe
dovuto in alcun modo minacciare la coesione sociale del comune; la
gente desiderava
che i nuovi venuti si integrassero bene e partecipassero alla vita
della comunità.
Il dopo-consultazione
Naturalmente, all'indomani di un tale successo, i consiglieri si
sentivano in obbligo di
rispondere come meglio potevano a queste aspettative varie e
numerose. Innanzitutto, è
stata prodotta una sintesi dei discorsi tenuti in occasione della consultazione
del 20
agosto, per poterci orientare al meglio. A quel punto, avremmo
potuto trascorrere molti
mesi a perfezionare un piano direttivo in cui avremmo dovuto fare
delle scelte e
mostrarci strategici. Invece, quattro consiglieri e il sindaco si misero
all'opera, insieme a
dei cittadini, su progetti specifici che reputavano interessanti.
Le attività ricreative
Una consigliera comunale ha coordinato un comitato di volontari
che, grazie ad attività
inerenti al tempo libero, ha iniziato a rafforzare i legami
creando solidarietà tra i
cittadini e ad abbattere il muro dell'isolamento. Tutto questo ha
dato luogo alla
costruzione di un parco per bambini, di un campo da badminton
nella grande sala
comunale e di una casa delle streghe molto popolare, allestita per
la festa di Halloween
2012. La consigliera comunale ha anche avviato la creazione di un
giornale locale, Le
P'tit Chartier.
Comitati CIMO e côte magnétique
Un consigliere comunale ha redatto diverse richieste d'aiuto
finanziario, allo scopo di
migliorare le infrastrutture attorno ai due poli
turistico-ricreativo che sono il CIMO
(Centre d'Interprétation della Miniera d'oro) e la côte magnétique. Per
questo mandato,
ha avuto l'aiuto di cittadini, alcuni dei quali in passato avevano
già offerto parte del loro
tempo per la promozione dei poli turistici. Nel 2013, sono state
concesse le sovvenzioni
richieste per i progetti del CIMO e della sistemazione della côte magnétique. Grazie al
coinvolgimento generoso dei membri di questi due comitati, è stata
costruita - dopo più
di 120 ore di lavori volontari- , una passerella sul ruscello
Mining, ed è stato installato un
padiglione sulla côte magnétique, a
conclusione di oltre un anno di incontri e di
pratiche di vario tipo.
Comitato “Chartierville, villaggio fiorito”
Un terzo consigliere comunale, in collaborazione con una mezza
dozzina di cittadine dal
pollice verde, ha coordinato un progetto mirante a riempire di
fiori il perimetro degli
uffici comunali e gli spazi adiacenti la chiesa.
Il sindaco ha lavorato su due fronti, in collaborazione con
un'agente di sviluppo: da un
lato, si è occupato del recupero di un ex-edificio industriale
dismesso da alcuni anni,
dall'altro, si è dedicato alla riapertura del bar-ristorante che
ha chiuso i battenti nel
2009. E' sempre lui ad aver pilotato la costruzione di un
padiglione plurifunzionale,
completata nel dicembre 2012.
Un consigliere ha preso in mano il progetto di illuminazione
decorativa con delle
luminarie di strada, nel rispetto delle raccomandazioni dell'ASTROLab
del Mont-
Mégantic, nell'ambito della Riserva Internazionale di cielo stellato.
Comitato immobiliare
Un altro consigliere comunale ed un gruppo di cittadini sono
spalleggiati da una
consigliera del CLD per studiare le possibilità di sviluppo
immobiliare e turisticoricreativo
all'interno dei nostri attuali limiti di zonizzazione. La
zonizzazione è un
problema di rilievo per il nostro comune.
Nel frattempo, un terreno in precedenza considerato come un luogo
in cui creare un
giardino tematico, è stato acquistato dal comune allo scopo di
preservarne una parte. Si
tratta della parte lungo le sponde del ruscello che l'attraversa e
che servirà a realizzare
un parco comunale; il resto, invece, sarà destinato allo sviluppo
immobiliare. La
prospettiva di vendere terreni a persone che vorrebbero
eventualmente costruire resta
comunque incerta. Siamo geograficamente lontani dai grandi centri
economici.
Nel corso degli scambi, abbiamo trovato un modo originale di
considerare lo sviluppo
dell'edilizia abitativa in seno al comune... perché non avviare
quest'ultima per la
promozione di una crescita nell'ottica dello sviluppo sostenibile?
Da qui, l'idea di creare
una cooperativa di abitazioni ecologiche che per il momento
potrebbe essere destinata a
giovani pensionati pronti per un'esperienza sociale fondata su
basi ecologiche; qua e là,
ci sarebbero anche alcuni lavoratori autonomi e alcuni giovani
avventurieri. Dopo una
riflessione ponderata, abbiamo deciso di proseguire con
risolutezza in questa direzione.
Che cosa abbiamo imparato?
Come avete potuto constatare, il consiglio comunale ha avuto un
ruolo di primo piano,
innanzitutto nella messa in atto del cambiamento per
l'organizzazione della
consultazione popolare, poi nella realizzazione e animazione dei
diversi comitati che
sono stati creati. La composizione atipica del consiglio ha forse
una parte di
responsabilità? Ricordiamo che questo consiglio si compone di tre
neo-rurali, di una
rurale proveniente dal cantone dell'Estrie, di una persona con un
percorso di vita insolito
e infine di due “tipi da piazza”.
Del resto, questo consiglio ha capito rapidamente che per far
uscire Chartierville dalle
difficoltà vissute era necessario risolvere ben più che un problema
di zonizzazione qua e
là. La sfida richiedeva una volontà più ampia, che andava ben
oltre quella di sette
rappresentanti riuniti attorno ad un tavolo; bisognava mobilitare
TUTTO il comune sul
progetto di salvataggio. Chartierville aveva bisogno più che di
una buona gestione
amministrativa del comune: aveva bisogno di una visione.
Non avremmo potuto procedere così rapidamente nei nostri progetti
senza la preziosa
collaborazione del CLD-HSF. Innanzitutto, dobbiamo menzionare il
nostro primo contatto
con quest'organismo: l'agente rurale. Lungo tutto il nostro
percorso, ha fortemente
contribuito ad indirizzarci sulla buona strada.
Poco tempo dopo, abbiamo imparato a conoscere altre
persone-risorse del CLD, fra cui il
Vice-direttore, che ci ha dato una mano, soprattutto per quanto
riguarda lo sviluppo
economico. C'è stato anche un agente rurale supplementare: a
questo incarico si sono
succedute due persone. Infine, dobbiamo citare l'accompagnamento
molto apprezzato
dell'agente di sviluppo, in seno al comitato immobiliare. Il suo
entusiasmo e i suoi
consigli giudiziosi hanno contribuito al buon funzionamento del
comitato, per il quale lei
lavora con generosità. Senza tutti questi collaboratori, a che punto
saremmo oggi?
Quando si intraprendono una o più azioni a seguito di una
mobilitazione popolare,
bisogna sapere, ce lo dice la teoria, trascinare i cittadini nello
slancio che si provoca. Un
bell'esempio di successo è il modo con cui un nostro consigliere
comunale andava a
cercare le persone per coinvolgerle. Parlava loro, faceva delle
passeggiate insieme a
loro... insomma, ci sapeva fare. In altri comitati, il processo di
lavoro di gruppo era a
volte più difficile.
Le persone hanno la loro cultura e visione del mondo, la loro idea
della gerarchia sociale
e, a volte, un'avversione nei confronti di interventi di esperti
esterni. E' stato
necessario, almeno in un'occasione, cedere alla cultura locale per
soddisfare i cittadini
coinvolti, a costo di realizzare un progetto meno grandioso.
Alcuni comitati, in
particolare il comitato immobiliare e il comitato per le
installazioni turistico-ricreative,
devono fronteggiare un'opposizione più marcata di cittadini e
consiglieri comunali più
conservatori sul piano della gestione finanziaria del comune.
La mobilitazione e le attività che ne conseguono suscitano
critiche, disfattismo e
resistenza al cambiamento. L'idea di passare rapidamente
all'azione sarà forse servita,
nel nostro caso, a mostrare che è possibile fare delle cose e
trarne una certa fierezza.
La fede verrà in seguito. Un altro bel successo di cui vanno fieri
i rappresentanti del
Consiglio Comunale è quello di aver saputo coinvolgere attivamente
alcuni cittadini,
dopo un periodo di scoraggiamento e di disfattismo.
Dopo un anno e mezzo di attività, bisognerà fermarsi per ripensare
alla finalità che noi
vorremmo dare alle nostre azioni. A questo ci invita l'agente
rurale, che ha appena
presentato la sua “Diagnosi sulla diversificazione e lo sviluppo
economico”. L'agente
suggerisce, senza escludere altre piste, di immaginare una
strategia di sviluppo
incentrata sull'idea cardine del Comitato Immobiliare, che a sua
volta lei sostiene: il
progetto di cooperativa di abitazioni ecologiche; ci invita anche
a considerare i nostri
gesti in modo congruo con lo sviluppo di questo progetto
innovativo.
Infine, torniamo a riflettere su come orientare il nostro prossimo
progetto di sviluppo.
Dopo aver esaminato le nostre forze e le nostre debolezze da ogni
punto di vista, dopo
esserci scervellati per adottare strategie suscettibili di
attrarre nuovi venuti, nuove
famiglie, nuove attività commerciali e tante altre cose ancora, il
Comitato Immobiliare
ha pensato di creare una cooperativa e non una qualsiasi!
Siamo sinceri... nei primi incontri in cui si è parlato di questa
pista davvero insolita,
molti membri del Comitato, presi alla sprovvista, erano perplessi,
esitanti e incerti. È
stato necessario far passare un po' di tempo per costruire un “entusiasmo”
che ora è
condiviso da tutti. Abbiamo rispettato i desideri della
popolazione? Forse alcuni avranno
qualche difficoltà a riconoscersi in questo progetto, francamente
innovativo. L'agente
rurale ha sottolineato che a partire dalla creazione della
cooperativa, nasceranno i
servizi “secondari”: un bar, perché no un ristorante, una
panetteria artigianale, è
auspicabile, e poi un negozio di prodotti alimentari biologici.
Di conseguenza, potrebbe svilupparsi un'industria turistico-ricreativa
“compatibile” con
questa nuova realtà ed avviarsi una produzione agroalimentare
locale. Ovviamente,
tutto all'insegna dell'ecologia. La sfida è doppiamente
importante, poiché attualmente
siamo 303 abitanti.
Ogni tipo di sviluppo avrà un effetto più forte da noi che
altrove. Sarà essenziale, se
scegliamo questa via innovativa, non dimenticare certi principi,
quali l'inclusione, la
cultura locale, la capacità di integrazione, le reti (che non
saranno necessariamente più
quelle familiari) e il senso di appartenenza.
Una parte cospicua di cittadini si è già dimostrata
particolarmente attenta a garantire la
protezione di ciò che caratterizza Chartierville: i suoi paesaggi
mozzafiato e la
tranquillità che vi si trova. Secondo l'opinione di molti, è
possibile preservare questa
ricchezza senza frenare lo sviluppo del Comune. Concretamente,
questa preoccupazione
si è espressa in forma di grande prudenza da parte di cittadini e
di alcuni consiglieri
comunali, di fronte a progetti come l'installazione di pale
eoliche e lo sviluppo di un
sentiero provinciale di mountain-bike sul territorio di
Chartierville.
Questo percorso di sviluppo “verde”, se sarà accettato dal
Consiglio Comunale, sarà
soltanto la prima tappa di un lungo processo, che porterà forse
con sé inevitabili insidie.
Riusciremo a mantenere la mobilitazione cittadina su un tale
progetto? Avremo le risorse
umane e finanziarie necessarie alla realizzazione delle nostre
ambizioni? Siamo un
comune così piccolo... con mezzi così limitati.
Durante i lavori, punteremo per aiutarci su tre fattori
importanti:
• l'entusiasmo dei cittadini
coinvolti;
• l'originalità del progetto:
l'idea di una cooperativa di abitazioni ecologiche come
motore di sviluppo ci sembra un modo eccellente per facilitare
l'accessibilità ad
uno stile di vita invidiabile;
• l'appoggio di risorse
professionali che continueranno, si spera, a sostenerci per
tutta la durata di
questo nostro sogno ambizioso.
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