mercoledì 21 giugno 2017

La municipalité de Chartierville : Élus et citoyens au coeur de la mobilisation!


TRADUZIONE DAL FRANCESE DEI RAGAZZI
DELLA IVAs E IVFl

TESTO ORIGINALE:


La municipalité de Chartierville : Élus et citoyens au coeur de la mobilisation!

Chartierville est une magnifique municipalité frontalière, à la limite sud-est de la MRC du
Haut-Saint-François. Entouré par les montagnes, ce territoire héberge la « fameuse » côte magnétique, un centre d’interprétation d’une ancienne mine d’or exploitée au siècle dernier, ainsi que le
début des Sentiers frontaliers, un réseau de sentiers pédestres de 135 km se raccordant à la
Cohos Trail et à l’Appalachian Trail.

Malgré toute sa splendeur, la municipalité de Chartierville est en déclin. Elle compte
actuellement 303 habitants (Gouvernement du Québec, 2013). Loin des pôles attractifs de
la région et plutôt démunie en services, la population est en chute libre. Avec un âge
médian de 54,4 ans, un fort taux de décroissance (-22 %) entre 2009 et 2013, une
population de plus en plus vieillissante (67 % de la population est âgée de 45 ans et plus),
on peut légitimement ressentir un malaise en songeant à l’avenir d’une communauté tissée
par le temps, les traditions, l’entraide et les liens de fratrie. Cette cohésion sociale pourrait
fort bien céder la place à une agglomération diffuse, plus ou moins abstraite, de
propriétaires fonciers n’ayant en commun que l’unique fait de vivre sur le même territoire.

L’arrivée d’un nouveau conseil municipal
Les membres des derniers conseils municipaux avaient une vision conservatrice du rôle des
élus municipaux, se limitant à la gestion des travaux essentiels, avec une préoccupation
importante pour contrer toute augmentation possible des taxes municipales. L’avant-dernier
conseil municipal avait amorcé certains changements, mais ceux-ci n’étaient pas faciles à
faire accepter. Ce conservatisme a eu pour résultat de décourager les initiatives citoyennes,
certaines tentatives passées ayant été rejetées du revers de la main par les élus de l’époque.

À l’automne 2009, la démobilisation était à son comble : aucun Chartiervillois ne se porte
candidat aux élections municipales de novembre. La perspective d’une mise en tutelle de la
municipalité agit comme un électrochoc dans la communauté; les réseaux sociaux
traditionnels s’ouvrent et des néo-ruraux, jusque-là considérés par plusieurs comme des
étrangers, sont sollicités pour se porter candidat à la reprise des élections. Au final, le
conseil municipal est entièrement formé de nouveaux élus dont cinq sur sept sont, sinon des
néo-ruraux, à tout le moins des Chartiervillois d’adoption.

Avec l’arrivée d’un nouveau conseil à la fin de 2009, les choses se sont mises à bouger.
Dès la première année, grâce au Pacte rural, nous avons mis en ligne un site Web pour la
municipalité, construit un terrain de pétanque et de croquet et aménagé une salle avec
quatre ordinateurs qui ont servi à donner des cours d’introduction à l’utilisation des
ordinateurs à 25 citoyens; les ordinateurs servent encore aujourd’hui, surtout auprès des
jeunes de la municipalité. De plus, le conseil municipal a rapidement mis en branle le projet
de traitement des eaux usées, que l’on attendait depuis longtemps et qui faisait toujours face
à une opposition farouche de la part de certains citoyens, en raison de l’investissement
important qu’il représentait pour la municipalité.




C’est d’ailleurs l’apprivoisement du Pacte rural, et plus particulièrement la relation avec
l’agent rural, qui amena la municipalité à organiser notre consultation populaire à ce sujet
le 20 août 2011, et à utiliser subséquemment beaucoup d’autres services offerts par le
Centre local de développement (CLD). C’est lors d’une rencontre organisée pour entendre
ce que le CLD et, plus particulièrement le Pacte rural, pouvait faire pour nous sur le plan du
financement et du soutien professionnel que l’agent rural nous proposa l’avenue d’une
consultation populaire épaulée par une équipe de consultants dans le domaine du
développement des collectivités; nous avons donc mandaté ces derniers à préparer
l’animation de la rencontre.

La consultation populaire
Deux de nos conseillers organisèrent donc l’événement. Une conseillère responsable des
loisirs invita la population à une épluchette de blé d’Inde bien arrosée, tandis qu’un autre
conseiller, harangueur par excellence, veilla à ce que les gens participent après la fête à la
consultation dans notre grande salle municipale. C’est environ une centaine de personnes
qui sont restées pour la consultation; sur une population de 307 habitants à l’époque, la
salle bondée représentait presque le tiers de la municipalité... ce n’est pas rien! Personne
autour de la table du conseil ne se serait attendu à de tels résultats. Ce fut une journée
mémorable.

Autour de huit tables, des agents de développement du Groupe d’accompagnement des
communautés du HSF (GAC-HSF4) invitèrent les citoyens à rêver à leur village au futur.

La fête, jumelée à la thématique « rêver Chartierville », a allumé une étincelle chez les
Chartiervillois. Une synthèse de cette réflexion collective est disponible sur le site Web de
la municipalité : www.chartierville.ca.

De manière succincte, nous pouvons souligner le vif attachement ainsi que la fierté des
gens envers leur municipalité. Ils souhaitaient le retour d’un minimum de services pour
4 GAC-HSF : comité intersectoriel regroupant des agents de développement de diverses organisations supralocales (CSSS, CLD, SADC, CJE, CDC) et un employé coordonnant la table intersectorielle des DG des principales organisations de la MRC (CSSS, SADC, CLD, CSHC, MRC, CJE). Ce dernier membre permet d’avoir un lien avec les DG.

L’objectif du comité est d’accompagner les municipalités du territoire dans leur mobilisation et leurs actions en faveur d’un développement intégré des communautés.

De même, c’est sans surprise que nous avons constaté qu’énormément d’idées gravitaient autour du développement récréotouristique et économique. Fait notable, plusieurs citoyens ont mentionné qu’il était impératif que tout nouveau projet de développement n’en vienne pas à menacer la cohésion sociale de la
municipalité; les gens souhaitent que les nouveaux arrivants veuillent bien s’intégrer et
participer à la vie communautaire.

L’après-consultation
Évidemment, au lendemain d’un tel succès, les conseillers sentaient l’obligation de
répondre de leur mieux à ces attentes nombreuses et variées. D’abord, nous avons produit
une synthèse des propos tenus lors de la consultation du 20 août afin de mieux nous
orienter. À partir de là, nous aurions pu passer de longs mois à peaufiner un plan directeur
où il nous aurait fallu faire des choix et nous montrer stratégiques. Plutôt que cela, quatre
des conseillers et le maire se mirent en action avec des citoyens sur des projets spécifiques
qui les intéressaient.

Les loisirs : Une conseillère municipale a coordonné un comité de bénévoles qui a
entrepris, par des activités gravitant autour des loisirs, de solidifier les liens en solidarisant
les citoyens et de briser le mur de l’isolement. Cela a donné lieu à la construction d’un parc
pour enfants, à la mise en place d’un jeu de badminton dans la grande salle municipale et à
une maison hantée, fort populaire, qui a été montée pour la fête d’Halloween 2012. La
conseillère municipale a également amorcé la production d’un journal local, le P’tit
Chartier.

Comités CIMO et côte magnétique : Un conseiller municipal a rédigé plusieurs demandes
d’aide financière dans le but d’améliorer les infrastructures autour des deux pôles
récréotouristiques que sont le CIMO (Centre d’interprétation de la mine d’or) et la côte
magnétique. Pour ce mandat, il a eu l’aide de citoyens, dont certains qui avaient déjà donné
de leur temps pour la promotion des pôles touristiques par le passé. En 2013, les
subventions demandées pour les projets du CIMO et de l’aménagement de la côte
magnétique ont été accordées. Grâce à l’implication généreuse des membres de ces deux
comités, une passerelle a été construite au ruisseau Mining, après plus de 120 heures de
travaux bénévoles, et un pavillon a été implanté à la côte magnétique, au terme de plus d’un
an de rencontres et démarches diverses.

Comité « Chartierville, village fleuri » : Un troisième conseiller municipal, avec la
collaboration d’une demi-douzaine de citoyennes au pouce vert, a coordonné un projet
visant à fleurir le périmètre des bureaux municipaux ainsi que le terrain de l’église du
village.
 Le maire a travaillé sur deux fronts en collaboration avec une agente de développement:
d’un côté, il s’est penché sur l’utilisation d’un ancien bâtiment industriel qui ne sert plus
depuis quelques années, de l’autre, il a travaillé à la réouverture du resto-bar qui a fermé ses
portes en 2009. C’est également lui qui a piloté la construction d’un pavillon
multifonctionnel, complétée en décembre 2012.

Un conseiller a pris en main le projet d’éclairage décoratif avec des luminaires de rue
respectueux des recommandations de l’ASTROLab du Mont-Mégantic dans le cadre de la
Réserve internationale de ciel étoilé.

Comité Immobilier : Un autre conseiller municipal et une équipe de citoyens sont épaulés
par une conseillère en développement du CLD pour étudier les possibilités de
développement immobilier et récréotouristique à l’intérieur de nos contraintes actuelles de
zonage. Le zonage est un problème de taille pour notre municipalité.

En cours de route, unterrain auparavant pressenti comme un endroit où créer un jardin thématique a été acquis par la municipalité dans le but d’en préserver une partie. Il s’agit de la partie le long des
berges du ruisseau qui le traverse, laquelle servira à faire un parc municipal; le reste servira
au développement immobilier. La perspective de vendre des terrains à des gens qui
voudraient éventuellement construire restait quand même incertaine. Nous sommes
géographiquement éloignés des grands centres économiques.

Au fil des échanges, nous avons trouvé une manière originale de penser le développement domiciliaire au coeur de la municipalité... pourquoi ne pas engager cette dernière dans la promotion d’une croissance
articulée autour du développement durable? De là est apparue l’idée de créer une
coopérative d’habitations écologiques qui viserait probablement, pour l’instant, de jeunes
retraités mûrs pour une expérience sociale fondée sur des bases écologiques; par-ci par-là, il
y aurait également quelques travailleurs autonomes et quelques aventuriers parmi les
jeunes. Après mûre réflexion, nous avons décidé d’avancer résolument dans cette direction.

Qu’avons-nous appris?
Comme vous avez pu le remarquer, le conseil a joué un rôle de premier plan, d’abord dans
la mise en marche du changement par l’organisation de la consultation populaire, ensuite
dans la mise sur pied et l’animation des divers comités qui ont vu le jour. La composition
atypique du conseil y serait-elle pour quelque chose? Rappelons que ce conseil est composé
de trois néo-ruraux, d’une rurale originaire d’ailleurs en Estrie, d’une personne avec une
trajectoire de vie inhabituelle, et enfin de deux « gars de la place ».

D’ailleurs, ce conseil a  vite compris que pour sortir Chartierville des difficultés vécues, il fallait certainement
beaucoup plus que de régler un problème de zonage par-ci par-là. Le défi exigeait une
volonté plus vaste que celle que pouvaient générer sept élus autour d’une table; il fallait
mobiliser TOUTE la municipalité autour du projet de sauvetage. Chartierville avait besoin
de plus qu’une bonne gestion des affaires municipales : elle avait besoin d’une vision.
Nous n’aurions pas pu avancer si rapidement dans nos projets sans la précieuse
collaboration du CLD-HSF. Tout d’abord, il faut mentionner notre premier contact avec cet
organisme : l’agent rural. Tout au long du processus que nous avons entamé, il a fortement
contribué à nous engager dans la bonne voie.

Nous avons appris à connaître d’autres personnes-ressources du CLD peu de temps après, dont le directeur adjoint, qui nous a donné un coup de main, particulièrement du côté du développement économique. Il y a
aussi eu un agent rural supplémentaire : deux personnes se sont succédées à ce poste. Enfin,
il faut mentionner l’accompagnement fort apprécié de l’agente de développement
immobilier au sein du comité Immobilier. Son enthousiasme et ses conseils judicieux ont
contribué à la bonne marche du comité qu’elle sert généreusement. Sans tous ces
intervenants, où en serions-nous aujourd’hui?

Quand on entreprend une ou des actions à la suite d’une mobilisation populaire, il faut
savoir, la théorie le dit, intégrer les citoyens dans la mouvance que l’on provoque. Un bel
exemple de réussite est la manière avec laquelle un de nos conseillers municipaux allait
chercher les gens pour les impliquer. Il leur parlait, il allait faire des promenades avec eux...
bref, il usait de son entregent. Dans d’autres comités, le processus de travail d’équipe était
parfois plus difficile.

Les gens ont leur culture, leur mode de fonctionnement, leur hiérarchie sociale, et parfois une aversion pour l’expertise qui vient d’ailleurs. Il a fallu, au moins à une occasion, céder à la culture locale, quitte à en arriver à un projet moins grandiose, mais à la satisfaction des citoyens impliqués. Certains comités, particulièrement
le comité Immobilier et le comité pour les installations récréotouristiques, font face à une
opposition plus appuyée de citoyens et de conseillers municipaux plus conservateurs sur le
plan de la gestion financière de la municipalité.

La mobilisation et ses activités subséquentes suscitent leur lot de critiques, de défaitisme et
de résistance au changement. L’idée de passer rapidement à l’action aura peut-être servi,
dans notre cas, à montrer qu’il est possible de faire des choses et d’en retirer une certaine
fierté. La foi viendra plus tard. Une autre belle réussite dont les membres du conseil
municipal sont fiers, c’est d’avoir ramené certains citoyens à une implication active après
une période de découragement et de défaitisme.

Après un an et demi d’action, il faudra s’arrêter pour repenser à la finalité que nous
aimerions donner à nos actions. C’est ce à quoi nous invite l’agente rurale qui vient de
déposer son « Diagnostic sur la diversification et le développement économique ». Elle
suggère, tout en n’écartant pas d’autres avenues, de penser à une stratégie de
développement autour de l’idée-force du comité Immobilier, qu’elle appuie à son tour : le
projet de coopérative d’habitations écologiques; elle nous invite à penser nos gestes en
congruence avec le développement de ce projet innovant.

Finalement, revenons sur l’orientation de notre développement prochain. Après avoir
tourné nos forces et nos faiblesses de tout bord et de tout côté, après s’être creusé la tête
pour adopter des stratégies susceptibles d’attirer de nouveaux arrivants, de nouvelles
familles, de nouveaux commerces, et j’en passe, le comité Immobilier a considéré la
création d’une coopérative, et pas n’importe laquelle!

Soyons francs... dans les premières rencontres où il a été question de cette voie vraiment non traditionnelle, plusieurs membres du comité, pris de court, étaient perplexes, hésitants et incertains. Il aura fallu un certain
temps pour construire un « enthousiasme » qui est maintenant partagé par tous. Avons-nous
respecté ce que souhaitait la population? Certains auront peut-être de la difficulté à s’y
reconnaître; ce projet est franchement innovant. L’agente rurale a fait valoir qu’à partir de
l’émergence de la coopérative surgiront naturellement les services périphériques que les
gens souhaitent : un petit café, un resto peut-être, une boulangerie artisanale, on le souhaite,
et puis un magasin d’alimentation biologique.
 Subséquemment, une industrie  récréotouristique « compatible » avec cette nouvelle réalité pourrait se développer ainsi qu’une amorce de production agroalimentaire locale. Évidemment, tout aura une « teinte »
écolo. Le défi est doublement de taille, puisque nous sommes actuellement 303 habitants.

Tout développement d’importance aura un effet plus marqué chez nous qu’ailleurs. Il sera
essentiel, si nous choisissons cette voie innovante, de ne pas oublier des principes comme
l’inclusion, la culture locale, la capacité d’intégration, les réseaux (qui ne seront plus
forcément familiaux) et le sentiment d’appartenance.

Une partie importante des citoyens ont déjà démontré une vigilance marquée pour la
protection de ce qui caractérise Chartierville : ses paysages à couper le souffle et la
quiétude qu’on y trouve. De l’avis de plusieurs, il est possible de préserver cette richesse
sans freiner le développement de la municipalité. Concrètement, cette préoccupation s’est
fait sentir par l’expression d’une grande prudence de la part de citoyens autant que de
certains conseillers municipaux face à des projets comme l’implantation d’éoliennes et le
développement d’un sentier provincial de VTT sur le territoire de Chartierville.

Cette voie de développement « verte », si elle est acceptée par le conseil, n’est que la
première étape dans un long processus avec son lot probable d’embûches. Allons-nous
réussir à maintenir la mobilisation citoyenne autour d’un tel projet? Allons-nous avoir les
ressources humaines et financières nécessaires à la réalisation de nos ambitions? Nous
sommes une si petite municipalité... avec de si petits moyens.


Nous miserons, pour nous aider en cours de route, sur trois facteurs importants :

· l’enthousiasme des citoyens qui s’impliquent;

· l’originalité du projet : l’idée d’une coopérative d’habitations écologiques comme moteur de développement nous semble une excellente façon de faciliter l’accessibilité à un mode de vie enviable;


· l’appui de ressources professionnelles qui continueront, nous le souhaitons, à nous soutenir tout au long de notre rêve ambitieux.

     TRADUZIONE:

      ll Comune di Chartierville: rappresentanti del Comune e cittadini in piena
mobilitazione!


Chartierville è un magnifico comune alla frontiera sud-est della MRC (Municipalité
Régionale de Comté) dell'Haut-St.-François. Circondato dalle montagne, questo
territorio ospita, oltre alla famosa côte magnétique, un Centre d'interprétation di un'ex miniera
d'oro attiva fino al secolo scorso e il tratto iniziale dei cosiddetti Sentieri di
confine, un percorso pedestre di 135 Km., che si collega alla Cohos Trail e all'
Appalachian Trail.
Malgrado tutto il suo splendore, il Comune di Chartierville è in declino. Attualmente,
conta 303 abitanti (Governo del Québec, 2013). Lontana dai poli d'attrazione della
regione e sprovvista di servizi, la popolazione è in forte crollo demografico. Con un'età
media di 54,4 anni, un alto tasso di decrescita (-22%) fra il 2009 e il 2013, una
popolazione che invecchia sempre di più (il 67% della popolazione ha dai 45 anni in su),
ci si può legittimamente preoccupare per il futuro di una comunità che è stata forgiata
dal tempo, dalle tradizioni, dall'aiuto reciproco e dai legami di famiglia. Questa
comunità basata sulla coesione sociale potrebbe facilmente trasformarsi in un
agglomerato diffuso più o meno astratto di proprietari terrieri uniti dal solo fatto di
vivere sullo stesso territorio.

La nascita di un nuovo Consiglio Comunale
I rappresentanti degli ultimi Consigli Municipali avevano una visione conservatrice del
loro ruolo e si limitavano a svolgere i lavori essenziali, preoccupandosi soprattutto di
contenere ogni possibile aumento delle tasse comunali. Il penultimo Consiglio Comunale
aveva avviato alcuni cambiamenti, che non erano però stati facilmente accettati.
Questo conservatorismo ha avuto come unico risultato quello di scoraggiare le iniziative
dei cittadini, poiché in passato alcuni tentativi erano stati cancellati con un colpo di
spugna dai rappresentanti dell'epoca.
Nell'autunno 2009, la smobilitazione aveva raggiunto il suo apice: nessun abitante di
Chartierville si candida alle elezioni comunali di novembre. La prospettiva di un
commissariamento del Comune ha sulla comunità l'effetto di un elettrochoc; i social
network tradizionali si aprono e dei neo-rurali che fino ad allora molti avevano
considerato come degli stranieri sono sollecitati a candidarsi alla ripresa delle elezioni.
Alla fine, il Consiglio Comunale è interamente formato da nuovi rappresentanti, di cui 5
su 7 sono, se non proprio dei neo-rurali, almeno degli abitanti d'adozione di
Chartierville.
Con l'insediamento di un nuovo Consiglio Comunale alla fine del 2009, le cose hanno
iniziato a cambiare. Fin dal primo anno, grazie al Patto rurale, è stato messo in rete un
sito web per il Comune, è stato costruito un campo da bocce e uno da cricket ed è stata
allestita una sala con 4 computer per dei corsi di alfabetizzazione informatica rivolti a
25 cittadini; i computer sono utilizzati ancora oggi da giovani abitanti del Comune.
Inoltre, il Consiglio Comunale ha prontamente rimesso in moto il progetto di trattamento
delle acque di scarico, che era atteso da molto tempo e che era sempre stato
fortemente osteggiato da parte di alcuni cittadini, per via dei costi importanti che esso
avrebbe rappresentato per il Comune.
Del resto, è grazie al Patto rurale ed in particolare al rapporto con l'agente rurale che il
Comune riuscì ad organizzare il 20 agosto 2011 la nostra consultazione popolare e a
utilizzare di conseguenza molti altri servizi forniti dal CLD (Centro Locale di Sviluppo).
Fu in occasione di un incontro organizzato per verificare ciò che il CLD e più in
particolare il Patto rurale potevano fare per noi sul piano del finanziamento e del
supporto professionale, che l'agente rurale ci propose la realizzazione di una
consultazione popolare spalleggiata da un'équipe di consulenti che lavorano nell'ambito
dello sviluppo delle collettività; abbiamo quindi incaricato questi ultimi di organizzare
l'incontro.

La consultazione popolare
Furono quindi due nostri consiglieri ad organizzare l'evento. Una consigliera responsabile
del tempo libero invitò la popolazione ad una festa accompagnata da un gran bevuta, in
occasione della raccolta del granturco; un altro consigliere invece, abile parlatore, fece
in modo che, dopo la festa, le persone partecipassero alla consultazione nella nostra
grande sala comunale. Per la consultazione, si fermò all'incirca un centinaio di persone;
su una popolazione che all'epoca era di 307 abitanti, la sala strapiena rappresentava
quasi un terzo del Comune... e non è poco! Nessun consigliere si sarebbe aspettato un
tale risultato. Fu una giornata memorabile.
Attorno a otto tavoli, degli agenti di sviluppo del Gruppo di accompagnamento delle
Comunità dell'HSF (GAC-HSF4) invitarono i cittadini a immaginare il loro paese nel
futuro.
La festa, gemellata con il tema “immaginare Chartierville”, ha acceso una scintilla negli
abitanti. Sul sito web del Comune www.chartierville.ca è disponibile una sintesi di
questa riflessione collettiva.
In sintesi, possiamo sottolineare il forte attaccamento e la fierezza della gente nei
confronti del proprio comune. I cittadini desideravano il ritorno di un minimo di servizi
per 4 GAC-HSF : un comitato intersettoriale che raggruppasse agenti di sviluppo di
diverse organizzazioni sovra-locali (CSSS, CLD, SADC, CJE, CDC) – e un impiegato che
coordinasse la tavola rotonda intersettoriale dei Direttori Generali delle principali
organizzazioni della MRC (CSSS, SADC,CLD, CSHC, MRC, CJE). Quest'ultimo permette di
mantenere un rapporto con i Direttori Generali.
L'obiettivo del comitato è quello di accompagnare i comuni del territorio nella loro
mobilitazione e nelle loro azioni a favore di uno sviluppo integrato delle comunità.
Inoltre, non siamo stati stupiti nel constatare che molte idee gravitavano attorno allo
sviluppo del settore turistico-ricreativo e di quello economico. Fatto degno di nota,
molti cittadini hanno puntualizzato che ogni nuovo progetto di sviluppo non avrebbe
dovuto in alcun modo minacciare la coesione sociale del comune; la gente desiderava
che i nuovi venuti si integrassero bene e partecipassero alla vita della comunità.

Il dopo-consultazione
Naturalmente, all'indomani di un tale successo, i consiglieri si sentivano in obbligo di
rispondere come meglio potevano a queste aspettative varie e numerose. Innanzitutto, è
stata prodotta una sintesi dei discorsi tenuti in occasione della consultazione del 20
agosto, per poterci orientare al meglio. A quel punto, avremmo potuto trascorrere molti
mesi a perfezionare un piano direttivo in cui avremmo dovuto fare delle scelte e
mostrarci strategici. Invece, quattro consiglieri e il sindaco si misero all'opera, insieme a
dei cittadini, su progetti specifici che reputavano interessanti.

Le attività ricreative
Una consigliera comunale ha coordinato un comitato di volontari che, grazie ad attività
inerenti al tempo libero, ha iniziato a rafforzare i legami creando solidarietà tra i
cittadini e ad abbattere il muro dell'isolamento. Tutto questo ha dato luogo alla
costruzione di un parco per bambini, di un campo da badminton nella grande sala
comunale e di una casa delle streghe molto popolare, allestita per la festa di Halloween
2012. La consigliera comunale ha anche avviato la creazione di un giornale locale, Le
P'tit Chartier.

Comitati CIMO e côte magnétique
Un consigliere comunale ha redatto diverse richieste d'aiuto finanziario, allo scopo di
migliorare le infrastrutture attorno ai due poli turistico-ricreativo che sono il CIMO
(Centre d'Interprétation della Miniera d'oro) e la côte magnétique. Per questo mandato,
ha avuto l'aiuto di cittadini, alcuni dei quali in passato avevano già offerto parte del loro
tempo per la promozione dei poli turistici. Nel 2013, sono state concesse le sovvenzioni
richieste per i progetti del CIMO e della sistemazione della côte magnétique. Grazie al
coinvolgimento generoso dei membri di questi due comitati, è stata costruita - dopo più
di 120 ore di lavori volontari- , una passerella sul ruscello Mining, ed è stato installato un
padiglione sulla côte magnétique, a conclusione di oltre un anno di incontri e di
pratiche di vario tipo.

Comitato “Chartierville, villaggio fiorito”
Un terzo consigliere comunale, in collaborazione con una mezza dozzina di cittadine dal
pollice verde, ha coordinato un progetto mirante a riempire di fiori il perimetro degli
uffici comunali e gli spazi adiacenti la chiesa.
Il sindaco ha lavorato su due fronti, in collaborazione con un'agente di sviluppo: da un
lato, si è occupato del recupero di un ex-edificio industriale dismesso da alcuni anni,
dall'altro, si è dedicato alla riapertura del bar-ristorante che ha chiuso i battenti nel
2009. E' sempre lui ad aver pilotato la costruzione di un padiglione plurifunzionale,
completata nel dicembre 2012.
Un consigliere ha preso in mano il progetto di illuminazione decorativa con delle
luminarie di strada, nel rispetto delle raccomandazioni dell'ASTROLab del Mont-
Mégantic, nell'ambito della Riserva Internazionale di cielo stellato.

Comitato immobiliare
Un altro consigliere comunale ed un gruppo di cittadini sono spalleggiati da una
consigliera del CLD per studiare le possibilità di sviluppo immobiliare e turisticoricreativo
all'interno dei nostri attuali limiti di zonizzazione. La zonizzazione è un
problema di rilievo per il nostro comune.
Nel frattempo, un terreno in precedenza considerato come un luogo in cui creare un
giardino tematico, è stato acquistato dal comune allo scopo di preservarne una parte. Si
tratta della parte lungo le sponde del ruscello che l'attraversa e che servirà a realizzare
un parco comunale; il resto, invece, sarà destinato allo sviluppo immobiliare. La
prospettiva di vendere terreni a persone che vorrebbero eventualmente costruire resta
comunque incerta. Siamo geograficamente lontani dai grandi centri economici.
Nel corso degli scambi, abbiamo trovato un modo originale di considerare lo sviluppo
dell'edilizia abitativa in seno al comune... perché non avviare quest'ultima per la
promozione di una crescita nell'ottica dello sviluppo sostenibile? Da qui, l'idea di creare
una cooperativa di abitazioni ecologiche che per il momento potrebbe essere destinata a
giovani pensionati pronti per un'esperienza sociale fondata su basi ecologiche; qua e là,
ci sarebbero anche alcuni lavoratori autonomi e alcuni giovani avventurieri. Dopo una
riflessione ponderata, abbiamo deciso di proseguire con risolutezza in questa direzione.

Che cosa abbiamo imparato?
Come avete potuto constatare, il consiglio comunale ha avuto un ruolo di primo piano,
innanzitutto nella messa in atto del cambiamento per l'organizzazione della
consultazione popolare, poi nella realizzazione e animazione dei diversi comitati che
sono stati creati. La composizione atipica del consiglio ha forse una parte di
responsabilità? Ricordiamo che questo consiglio si compone di tre neo-rurali, di una
rurale proveniente dal cantone dell'Estrie, di una persona con un percorso di vita insolito
e infine di due “tipi da piazza”.
Del resto, questo consiglio ha capito rapidamente che per far uscire Chartierville dalle
difficoltà vissute era necessario risolvere ben più che un problema di zonizzazione qua e
là. La sfida richiedeva una volontà più ampia, che andava ben oltre quella di sette
rappresentanti riuniti attorno ad un tavolo; bisognava mobilitare TUTTO il comune sul
progetto di salvataggio. Chartierville aveva bisogno più che di una buona gestione
amministrativa del comune: aveva bisogno di una visione.
Non avremmo potuto procedere così rapidamente nei nostri progetti senza la preziosa
collaborazione del CLD-HSF. Innanzitutto, dobbiamo menzionare il nostro primo contatto
con quest'organismo: l'agente rurale. Lungo tutto il nostro percorso, ha fortemente
contribuito ad indirizzarci sulla buona strada.
Poco tempo dopo, abbiamo imparato a conoscere altre persone-risorse del CLD, fra cui il
Vice-direttore, che ci ha dato una mano, soprattutto per quanto riguarda lo sviluppo
economico. C'è stato anche un agente rurale supplementare: a questo incarico si sono
succedute due persone. Infine, dobbiamo citare l'accompagnamento molto apprezzato
dell'agente di sviluppo, in seno al comitato immobiliare. Il suo entusiasmo e i suoi
consigli giudiziosi hanno contribuito al buon funzionamento del comitato, per il quale lei
lavora con generosità. Senza tutti questi collaboratori, a che punto saremmo oggi?
Quando si intraprendono una o più azioni a seguito di una mobilitazione popolare,
bisogna sapere, ce lo dice la teoria, trascinare i cittadini nello slancio che si provoca. Un
bell'esempio di successo è il modo con cui un nostro consigliere comunale andava a
cercare le persone per coinvolgerle. Parlava loro, faceva delle passeggiate insieme a
loro... insomma, ci sapeva fare. In altri comitati, il processo di lavoro di gruppo era a
volte più difficile.
Le persone hanno la loro cultura e visione del mondo, la loro idea della gerarchia sociale
e, a volte, un'avversione nei confronti di interventi di esperti esterni. E' stato
necessario, almeno in un'occasione, cedere alla cultura locale per soddisfare i cittadini
coinvolti, a costo di realizzare un progetto meno grandioso. Alcuni comitati, in
particolare il comitato immobiliare e il comitato per le installazioni turistico-ricreative,
devono fronteggiare un'opposizione più marcata di cittadini e consiglieri comunali più
conservatori sul piano della gestione finanziaria del comune.
La mobilitazione e le attività che ne conseguono suscitano critiche, disfattismo e
resistenza al cambiamento. L'idea di passare rapidamente all'azione sarà forse servita,
nel nostro caso, a mostrare che è possibile fare delle cose e trarne una certa fierezza.
La fede verrà in seguito. Un altro bel successo di cui vanno fieri i rappresentanti del
Consiglio Comunale è quello di aver saputo coinvolgere attivamente alcuni cittadini,
dopo un periodo di scoraggiamento e di disfattismo.
Dopo un anno e mezzo di attività, bisognerà fermarsi per ripensare alla finalità che noi
vorremmo dare alle nostre azioni. A questo ci invita l'agente rurale, che ha appena
presentato la sua “Diagnosi sulla diversificazione e lo sviluppo economico”. L'agente
suggerisce, senza escludere altre piste, di immaginare una strategia di sviluppo
incentrata sull'idea cardine del Comitato Immobiliare, che a sua volta lei sostiene: il
progetto di cooperativa di abitazioni ecologiche; ci invita anche a considerare i nostri
gesti in modo congruo con lo sviluppo di questo progetto innovativo.
Infine, torniamo a riflettere su come orientare il nostro prossimo progetto di sviluppo.
Dopo aver esaminato le nostre forze e le nostre debolezze da ogni punto di vista, dopo
esserci scervellati per adottare strategie suscettibili di attrarre nuovi venuti, nuove
famiglie, nuove attività commerciali e tante altre cose ancora, il Comitato Immobiliare
ha pensato di creare una cooperativa e non una qualsiasi!
Siamo sinceri... nei primi incontri in cui si è parlato di questa pista davvero insolita,
molti membri del Comitato, presi alla sprovvista, erano perplessi, esitanti e incerti. È
stato necessario far passare un po' di tempo per costruire un “entusiasmo” che ora è
condiviso da tutti. Abbiamo rispettato i desideri della popolazione? Forse alcuni avranno
qualche difficoltà a riconoscersi in questo progetto, francamente innovativo. L'agente
rurale ha sottolineato che a partire dalla creazione della cooperativa, nasceranno i
servizi “secondari”: un bar, perché no un ristorante, una panetteria artigianale, è
auspicabile, e poi un negozio di prodotti alimentari biologici.
Di conseguenza, potrebbe svilupparsi un'industria turistico-ricreativa “compatibile” con
questa nuova realtà ed avviarsi una produzione agroalimentare locale. Ovviamente,
tutto all'insegna dell'ecologia. La sfida è doppiamente importante, poiché attualmente
siamo 303 abitanti.
Ogni tipo di sviluppo avrà un effetto più forte da noi che altrove. Sarà essenziale, se
scegliamo questa via innovativa, non dimenticare certi principi, quali l'inclusione, la
cultura locale, la capacità di integrazione, le reti (che non saranno necessariamente più
quelle familiari) e il senso di appartenenza.
Una parte cospicua di cittadini si è già dimostrata particolarmente attenta a garantire la
protezione di ciò che caratterizza Chartierville: i suoi paesaggi mozzafiato e la
tranquillità che vi si trova. Secondo l'opinione di molti, è possibile preservare questa
ricchezza senza frenare lo sviluppo del Comune. Concretamente, questa preoccupazione
si è espressa in forma di grande prudenza da parte di cittadini e di alcuni consiglieri
comunali, di fronte a progetti come l'installazione di pale eoliche e lo sviluppo di un
sentiero provinciale di mountain-bike sul territorio di Chartierville.
Questo percorso di sviluppo “verde”, se sarà accettato dal Consiglio Comunale, sarà
soltanto la prima tappa di un lungo processo, che porterà forse con sé inevitabili insidie.
Riusciremo a mantenere la mobilitazione cittadina su un tale progetto? Avremo le risorse
umane e finanziarie necessarie alla realizzazione delle nostre ambizioni? Siamo un
comune così piccolo... con mezzi così limitati.
Durante i lavori, punteremo per aiutarci su tre fattori importanti:
l'entusiasmo dei cittadini coinvolti;
l'originalità del progetto: l'idea di una cooperativa di abitazioni ecologiche come
motore di sviluppo ci sembra un modo eccellente per facilitare l'accessibilità ad
uno stile di vita invidiabile;
l'appoggio di risorse professionali che continueranno, si spera, a sostenerci per
        tutta la durata di questo nostro sogno ambizioso.


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